La dernière fois que vous avez écouté le groupe T Rex et leur album Electric Warrior, c’était ? Si ça fait un bail ou si vous ne connaissez pas encore, cette chronique musicale est faite pour vous ! Et pour les fans, n’hésitez pas à partager avec nous en ajoutant un commentaire à la fin de cet article !

- Morceau du jour : Mambo Sun
- Album : Electric Warrior
- Artiste : T. Rex
- Genre : Glam Rock
- Label : Fly
- Producteur : Tony Visconti
- Date de sortie : 1971
- Classements : Album Electric Warrior classé 1er au UK pendant 8 semaines consécutives à sa sortie / 188e meilleur album de tous les temps par le Magazine Rolling Stone (classement 2020)
Pourquoi faut-il écouter T Rex et l’album Electric Warrior ?
Sur les photos, un rocker androgyne au maquillage appuyé, des paillettes comme deux larmes sous les yeux, veste chamarrée sur une chemise ouverte à la BHL avant BHL, heel boots et cheveux hirsutes… quand on a été biberonné dans l’univers rock US des 50’s et la soul de la Motown, visuellement, c’est sûr, il y a de quoi avoir un petit choc… quoi que… il y a bien Little Richard pour faire la passerelle, si ce n’est directement sur le plan musical en tout cas au niveau du style avec un glam assumé du rimmel apposé sur les cils jusqu’à la toute pointe des boots à strass.

Alors oui, c’est couillon, mais se retrouver sur la route du Glam Rock UK, je n’y étais pas forcément prédestinée… et pourtant, il faut savoir parfois (voire même souvent) mettre de côté les sons de son enfance (aussi chouettes soient-ils) pour arpenter d’autres sentiers musicaux. Et quelle récompense lorsqu’on tombe sur l’album Electric Warrior du groupe T. Rex sorti en 1971. Absolument génial, dixit moi-même mais aussi (plus légitimement !) le magazine Rolling Stone qui lui attribue la 188e place dans le classement (2020) des 500 meilleurs albums de tous les temps !
Mais T. Rex, c’est qui au juste ?
Si pour certains d’entre vous la réponse est évidente, à n’en pas douter d’autres ont – comme moi – avancé dans la vie dans la parfaite ignorance de ce groupe UK des 70’s… parfaire ignorance ou presque… car, en réalité, vous connaissez sans nul doute – comme moi, là encore – leur titre emblématique Get it on (renommé Bang a Gong pour le marché US). Mais – et c’est un grand MAIS – le groupe ne se résume pas à ce seul hit, loin de là ! Pour s’en convaincre, la chose est simple : laisser défiler l’album Electric Warrior tout entier sur sa platine et enchaîner ensuite avec The Slider, sorti l’année suivante.

Si sur le papier ils sont quatre (Marc Bolan, Steve Currie, Mickey Finn, Bill Legend), ne vous y trompez pas, T. Rex, c’est surtout Marc Bolan (nom de scène que se choisira Mark Feld, en contractant – paraît-il – les prénom et nom d’un artiste qui fut source d’inspiration pour tant d’autres : Bob Dylan). Auteur, compositeur, interprète, guitariste, Marc Bolan personnifie à lui seul le groupe T. Rex de façon magnétique si bien qu’on ne voit souvent que son image sur les pochettes d’albums – les autres, relégués au placard. Cela aide sûrement à prendre la lumière, me direz-vous, quand – comme Bolan – on a un égo surdimensionné et l’intime conviction d’être la prochaine star internationale du rock… certes… mais, si cela n’est pas accompagné d’un brin de génie, on reste à jamais la star de son seul salon – or, là, non !
If God were to appear in my room, obviously I would be in awe, but I don’t think I would be humble. I might cry, but I think he would dig me like crazy.

Au début des 70’s, alors que les Beatles se sont séparés depuis peu, le rock UK connaît un nouvel essor grâce (notamment) au groupe T. Rex qui remporte un succès flamboyant en s’écartant de son style folk d’origine pour inaugurer un genre musical nouveau : le Glam Rock. Premier album du genre, Electric Warrior, dont l’ensemble des titres a été écrit et composé par Bolan, figurera en tête des charts UK pendant huit semaines d’affilée tandis que les deux albums suivants, The Slider et Tanx, atteindront chacun la 4e place. La T. Rextasy sera pourtant de courte durée avec une perte de vitesse dès 1974 et une disparition des écrans radars en 1977 avec la mort prématurée de Marc Bolan à l’âge de 29 ans alors qu’un jour de septembre à 5h du matin sa Mini Austin violette percute violemment un arbre de Queen’s Ride à Londres. Au volant, sa petite amie, Gloria Jones (première interprète du titre Tainted Love – en ’64, soit bien avant la reprise du titre par Soft Cell) s’en sort avec une mâchoire cassée.
Une carrière fulgurante donc mais qui n’aura pas empêché Marc Bolan de marquer son époque d’une sacrée empreinte ni à son étoile de continuer de briller plus de 40 ans plus tard.
Be strong and follow your own convictions. You can’t assume there is a lot of time to do what you like.

C’est fort de cette croyance à la fois créatrice et funeste que Marc Bolan aura mené sa courte vie de manière aussi ambitieuse qu’audacieuse. Reconnu comme le fondateur du Glam Rock, il inspirera notamment David Bowie dans la construction de son personnage Ziggy Stardust (rien que ça !) et tandis que, dans son morceau Lady Stardust Bowie chante : « People stared at the makeup on his face / Laughed at his long black hair, his animal grace…« , c’est de Marc Bolan dont il est question. Il inspirera également son ami Ringo Starr à la composition du titre Back off Boogaloo, single sorti deux ans après la séparation des Beatles.
Mais les influences de la rock star ne s’arrêtent pas là, revendiquées ou non…. Les images de Bolan défilent et, à le voir, on croit reconnaître – sur l’une, Edward aux mains d’argent, regard fixe un peu fou, cheveux noirs corbeaux électrisés et visage blanchi comme plongé dans la farine – sur l’autre, le guitariste Slash, chapeau haut de forme surdimensionné greffé sur la tête comme une vaine tentative pour apprivoiser une chevelure résolument exubérante… Et sur le plan musical, ils sont nombreux à saluer l’auteur-compositeur – Duran Duran, Morrissey, Scorpions, Elton John, Pete Doherty et tout récemment encore Rod Steward, qui rend hommage à Bolan avec le titre Born to Boogie issu de son dernier album…

Mais mettons fin à ces longs développements, puisque c’est de musique dont il s’agit : place au son ! On écoute aujourd’hui Mambo Sun, titre ouvrant l’album Electric Warrior. Du swag à l’état pur où je ne m’y connais pas, la « funny little voice » de Bolan (que certains auront pu critiquer, peu conforme qu’elle était aux standards du rock) nous plonge dans une ambiance étrange entre rêve et réalité tandis que l’ostinato rythmique et la lead guitar, mordante, nous embarquent. Alors, montez dans le T. Rex train et laissez-vous emporter par la magie Bolan !
En bref :
Vous l’aurez compris, Mambo Sun n’est qu’un prétexte pour vous inciter à découvrir ou redécouvrir l’intégralité de l’album Electric Warrior du groupe T Rex. Ouverture fantastique d’un album qui l’est tout autant.
Let’s hit it! On écoute Mambo Sun
Le même titre par d’autres, ça donne quoi ?
Envie d’en savoir plus sur Marc Bolan, T Rex et leur album Electric Warrior ?
Electric Warrior – T Rex (1971)

Face A
- Mambo Sun – 3:40
- Cosmic Dancer – 4:30
- Jeepster – 4:12
- Monolith – 3:49
- Lean Woman Blues – 3:02
Face B
- Get It On – 4:27
- Planet Queen – 3:13
- Girl – 2:32
- The Motivator – 4:00
- Life’s a Gas – 2:24
- Rip Off – 3:40
Musiciens
- Marc Bolan : chant, guitare
- Steve Currie : basse
- Mickey Finn : congas, bongos
- Bill Legend : batterie
Musiciens invités
- Ian McDonald : saxophones alto et baryton
- Burt Collins : bugle
- Howard Kaylan, Mark Volman : chœurs
50 minutes pour mieux connaître Marc Bolan
C’était quoi le Top Five cette année-là ?
Aux Etats-Unis – Billboard Hot 100
- #1 Joy to the world – Three dog night
- #2 Maggie May / Reason to Believe – Rod Stewart
- #3 It’s too late / I hear the earth move – Carole King
- #4 One bad apple – The Osmonds
- #5 How can you mend a broken heart – The Bee Gees
… mais aussi… #11 Me and Bobby McGee – Janis Joplin… #12 Tired of being alone – Al Green
En France
- #1 My sweet lord – George Harrison
- #2 Pour un flirt – Michel Delpech
- #3 The fool – Gilbert Montagné
- #4 Oh ! Ma jolie Sarah – Johnny Hallyday
- #5 Here’s to you – Joan Baez
… mais aussi… #11 Brown Sugar – The Rolling Stones… #13 You don’t have to say you love me – Elvis Presley
1971, une année de légende
Si l’on s’en fie au Magazine Rolling Stone (Classement 2020), l’année 1971 a vu naître un paquet d’albums incontournables puisque dans son classement des 500 meilleurs albums de tous les temps, on compte pas moins de 22 albums cette année-là, parmi lesquels le Numéro 1 !
Pour autant, 1971 ne figure que sur la troisième marche du podium dans la compet’ annuelle pour la meilleure production musicale, le record étant partagé ex-aequo par les années 1970 et 1972 détenant chacune 23 albums au classement.
Le classement des albums de 71
- #1 What’s going on – Marvin Gaye
- #3 Blue – Joni Mitchell
- #25 Tapestry – Carole King
- #58 Led Zeppelin IV – Led Zeppelin
- #77 Who’s next – The Who
- #82 There’s a riot goin’ on – Sly & the Family Stone
- #88 Hunky Dory – David Bowie
- #104 Sticky Fingers – The Rolling Stones
- #105 At Fillmore East – The Allman Brothers Band
- #136 Maggot Brain – Funkadelic
- #149 John Prine – John Prine
- #177 Every picture tells a story – Rod Stewart
- #188 Electric Warrior – T. Rex
- #223 Imagine – John Lennon
- #234 Master of reality – Black Sabbath
- #257 Coat of many colors – Dolly Parton
- #259 Pearl – Janis Joplin
- #281 Nillson Shmillson – Harry Nillson
- #304 Just as I am – Bill Withers
- #440 Coal Miner’s Daughter – Loretta Lynn
- #446 Journey in Satchidananda – Alice Coltrane
- #450 Ram – Paul & Linda McCartney
