Auteurs Français

Cocorico, la littérature française est à l’honneur ! Il faut dire que depuis Chrétien de Troyes on en a vu passer des auteurs français remarquables…
Quelques conseils de lecture bleu-blanc-rouge.

Tous les matins, il se lève. Et moi aussi. Il n’en fallait pas plus pour me dire que ce livre allait me parler - telle était en tout cas mon intime conviction alors que je me tenais face à l’étagère allant du sol au plafond, chargée des auteurs français de A à F, de la jolie petite librairie de mon quartier. Et 212 pages plus tard, confirmation. Ce “tous les matins je me lève”, je le comprends, il me ressemble, et si j’avais cherché à exprimer le ressenti du moment je n’aurais pas trouvé mieux.
Dès les premières lignes de L’équipage se produit un petit miracle. Joseph Kessel, en romancier génial, nous cueille avec une efficacité redoutable à l’évocation de la scène d’ouverture de ce roman que l’on se figure encore mieux que si nous étions devant un écran de cinéma. Une mère, un père, sur le seuil de la maison familiale, un jeune homme, leur enfant, en tenue militaire sa cantine neuve à ses pieds. Ils se disent au revoir. On ne les a jamais rencontrés, ils ne nous sont pas familiers et pourtant, sous la plume de Kessel, on vibre comme si ce moment c’était nous qui le vivions. Sur le pas de cette porte, nous voici tour à tour...
Dans un petit barrio de Buenos Aires, Axel, que les enfants du quartier surnomment amicalement el Francès, coule des jours heureux, dans la douceur de journées qui s’étirent au soleil de la terrasse d’un café. Il discute avec passion de football en sirotant des boissons locales avec les habitués... et aussi, de temps en temps, en compagnie de Benjamin Biolay, avec lequel, loin du tumulte parisien, il s'est lié d'amitié. Ca, c'est la vie rêvée d'Axel bien loin de sa réalité d'employé de bureau de 46 ans, marié, père de deux adolescents, habitant dans un petit lotissement, avec voisins, dans un coin de France que rien ne distingue.
La Grenade, un mot qui nous oriente vers un registre bien particulier depuis la sortie du tube de Clara Luciani en 2018, celui du combat d'une femme contre les diktats de la société. Et c'est bien sur ce registre qu'évolue Emmanuelle Hutin, faisant elle-même référence à cette chanson quand elle évoque l'écriture de son premier livre. La Grenade, c'est le récit d'une explosion, d'un cadre qui vole en éclats, celui d'un couple, d'une mère, d'une femme...
C’est bien simple, je vous mets au défi de ne pas aimer un livre de Jean Echenoz ! Faire le pitch de ce roman est quasi mission impossible et je dirais presque qu'on s'en fiche de l'histoire que nous raconte ce livre car l'univers d'Echenoz et son style suffisent à nous embarquer. Une plume brillantissime, un esprit vif, de l'absurde mêlé à de la profondeur, on mélange le tout dans un shaker et cela donne quelque chose de totalement unique et de très beau !
"Babylone, Babylone, Babylone, tu déconnes... Babylone, Babylone, bientôt t'écraseras plus personne" nous chantait Bill Deraime en 1981 dans un blues français qui balançait avec énergie du noir et de l'espoir en même temps. Il y a cependant fort à parier que ce n'est pas à cette chanson que pensait Yasmina Reza en intitulant son roman Babylone... et pourtant il n'est pas dit qu'Elizabeth et Jean-Lino, ses deux héros, ne se seraient pas sentis de reprendre en cœur ce refrain tellement ça déconne et ça écrase la vie, la leur, celle des autres, parfois...
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