Vous n’avez pas encore vu La Famille Tenenbaum de Wes Anderson ? Cette critique ciné est faite pour vous ! Et pour les familiers du film, n’hésitez pas à partager votre ressenti avec nous en ajoutant un commentaire à la fin de cet article !

- Film : La Famille Tenenbaum (The Royal Tenenbaums)
- Réalisateur : Wes Anderson (Etats-Unis)
- Genre : Comédie Dramatique
- Durée : 1h49
- Date de sortie : 2001
- Casting : Gene Hackman, Angelica Houston, Gwyneth Paltrow, Luke Wilson, Ben Stiller, Owen Wilson, Danny Glover, Bill Murray
- Distinctions : Golden Globe du « Meilleur Acteur » pour Gene Hackman / Costume Designers Guild « Prix des meilleurs costumes pour un film contemporain »
- IMDb : 7,6/10
- Thématiques : Famille / Amour / Humour / Dépression / Rédemption
Qu’a dit la presse de La famille Tenenbaum de Wes Anderson ?
Wouah !
Beurk !
Le film de Wes Anderson serait-il la version américaine d’Amélie Poulain ? Non, mille fois non : ce serait plutôt son jumeau inversé, un film faussement fermé plutôt que faussement ouvert, qui choisit de salir l’image trop claire plutôt que d’opter pour le nettoyage esthétique.
Rarement film aura provoqué un tel ennui vaguement distingué, comme si on mettait deux heures à explorer consciencieusement une totale impasse esthétique.
Pourquoi La famille Tenenbaum vaut le détour ?

Et si finalement la sortie du nouveau film de Wes Anderson (The French Dispatch) n’était pas le prétexte idéal pour une session prolongée (j’insiste là-dessus !) dans l’univers de ce cinéaste génial ? Question purement rhétorique car, à l’évidence, la réponse est : OUI ! Qui serait en effet assez fou pour se priver d’une chose rare : des films mêlant avec subtilité intelligence, poésie, drôlerie et esthétisme ? Evidemment, personne. Alors, on y va et sans réserve car bonnes nouvelles : 1. On a peu de chance de faire un mauvais choix 2. Plus on en voit, plus on est sensible à la magie.
Mais aujourd’hui…
On s’arrête sur son troisième long métrage : The Royal Tenenbaums, sorti en 2001 et qui me rappelle mes années américaines – un film déjà culte seulement quelques années après sa sortie, régulièrement loué par les étudiants américains chez Blockbuster (le maous rental video store du coin aux allées à l’éclairage « surnéonisé » encore ouvert à 22h passées et présentant un milliard de jaquettes de dvd, comme autant de promesses de rigolades, de frayeurs, de larmichettes… bref, de souvenirs à emmagasiner quoi !).
Film revu donc quelques quinze années après et c’est un pur bonheur ! Scène d’ouverture : une version instrumentale de Hey Jude (notons au passage que la musique est un élément essentiel chez Anderson) accompagne Alec Baldwin qui, en voix off, nous introduit avec précision et humour chez les Tenenbaum au 111 Archer Avenue… joli, drôle, malin, le ton est donné…
De quoi parle La famille Tenenbaum ?
Royal Tenenbaum (Gene Hackman), patriarche non conventionnel d’une famille tout aussi peu conventionnelle, a déserté le nid familial il y a plus de vingt ans lorsque fourmille en lui l’envie de renouer avec les siens. Mais ce retour inattendu et pas nécessairement espéré va s’avérer pour le moins chaotique entre une ex-femme (Angelica Houston) qui a refait sa vie, des enfants (Gwyneth Paltrow, Luke Wilson et Ben Stiller) en perdition et des petits-enfants qui pensent que grand-père est déjà depuis plusieurs années au cimetière.

Sur ce scénario dont on devine aisément le potentiel de rires et de larmes, La Famille Tenenbaum de Wes Anderson, nous emmène dans un monde à part, un monde qui n’a pas vraiment existé mais qui aurait pu… dans un temps qui ressemble à une période pas si éloignée de nous et qui pourtant n’a pas été… Un univers travaillé jusque dans les moindres détails dans lequel tout apparaît à la fois familier et pourtant inconnu, toujours beau et mystérieux. Avec La Famille Tenenbaum, la caméra nous embarque, intelligente et surprenante, dans un décor magique proche d’un New York des 70’s. L’esthétisme rétro se retrouve également dans les costumes. Un seul outfit (ou presque) pour chaque personnage, mais quelles tenues ! La Costume Designers Guild ne s’y sera d’ailleurs pas trompée et aura décerné au film le Prix des meilleurs costumes dans un film contemporain. On comprend pourquoi à la seule vue de Luke Wilson : veste camel chic sur polo de tennis, lunettes d’aviateur, barbe de hipster et bandeau de sport rivé sur des cheveux longs à la Björn Borg… entre élégance et ridicule achevé.

Mais le génie de Wes Anderson ne s’arrête pas à un esthétisme parfait et un scénario bien ficelé. Il s’appuie également sur un casting démentiel (cité plus haut et auquel s’ajoutent Owen Wilson, Danny Glover et Bill Murray), auquel il offre des rôles profonds à la hauteur du talent de ses acteurs. Aucun n’est laissé pour compte, le groupe évolue ensemble dans un équilibre parfait. Tous un peu fêlés – des marteaux rigolos au premier abord – des hommes et des femmes avec leurs fêlures, leurs détresses, leurs solitudes quand on y regarde d’un peu plus près. Une famille que chacun tient à distance sans pour autant pouvoir s’en détacher totalement, qui s’aime autant qu’elle se déteste et qui, malgré les fractures, tient bon… car s’il existe des moments où le soleil brille c’est quand la somme de ces individualités fragiles se trouve réunie… et c’est émouvant.
La famille Tenenbaum de Wes Anderson, en bref :
Embarquez sans hésiter pour un film qui ne ressemble à aucun autre par un réalisateur qui ne ressemble à aucun autre, au terme duquel on regrette qu’il n’existe pas pour de vrai de 111 Archer Avenue où résiderait la famille Tenenbaum.
La Bande-Annonce de La famille Tenenbaum, ça donne quoi ?
La famille Tenenbaum, des répliques Shebam! Pow! Blop! Wizz!
RT _ I’ve always been considered an asshole for about as long as I can remember. That’s just my style. But I’d really feel blue if I didn’t think you were going to forgive me.
HS _ I don’t think your an asshole, Royal. I just think you’re kind of a son of a bitch.
RT _ Well, I really appreciate that.
RT _ He saved my life, you know. Thirty years ago. I was knifed at a bazar in Calcutta and he carried me to the hospital on his back.
AT _ Who stabbed you?
RT _He did. There was a price on my head and he was a hired assassin. Stuck me in the gut with a shiv.

CT _ It’s been a rough year Dad.
RT _ I know it has Chassie.
RT _ The past six days have been the best six days of probably my whole life.
Narrator: Immediately after making this statement, Royal realized that it was true.
Envie d’en savoir plus sur La famille Tenenbaum et Wes Anderson ?
Itsy-bitsy-teenie-weenie-biographie

©Belmond
Wes Anderson est un réalisateur, scénariste et producteur américain né en 1969 à Houston, Texas. Autodidacte, il se lance dans la réalisation cinématographique sans être passé par une école de cinéma. Cela ne l’empêche pas d’être remarqué dès son premier court-métrage, Bottle Rocket, grâce auquel il obtient des financements lors du Sundance Festival lui permettant de convertir ce premier film en long-métrage. Il a depuis réalisé une dizaine de longs métrages parmi lesquels deux films en stop motion (Fantastic Mr. Fox et L’île aux chiens). Il se caractérise notamment par son talent de conteur à l’imaginaire fort et au vif sens de l’esthétique et du détail. Parmi ses acteurs fétiches figurent Owen Wilson, avec lequel il se lie d’amitié à l’université et co-écrira plusieurs de ses scénarios, mais surtout Jason Shwartzman et Bill Murray (présent dans tous ses films à date à l’exception du premier).
Wes Anderson en pleine action !
La making of de La Famille Tenenbaum de Wes Anderson, c’est par ici ! Trente (trop courtes) minutes durant lesquelles on découvre un Wes Anderson en plein travail avant, pendant et après le tournage. L’occasion de mieux comprendre l’univers du réalisateur et d’être plus admiratif encore. Rien n’est laissé au hasard, de la couleur des murs de la maison Tenenbaum à la longueur des bouclettes de Ben Stiller, Wes Anderson est attentif à tout. C’est passionnant et donne envie de revoir le film pour mieux en apprécier chaque détail.
Les acteurs en parlent
Et quoi de mieux pour se faire une idée que d’écouter les membres du casting évoquer leur rencontre avec Wes Anderson et revenir sur leur rôle dans le film et la manière dont ils ont abordé le tournage ? Rien. Oui, vraiment.
Et pour les fans de musique…
Je vous partage également un lien vers le compte Spotify d’un internaute (Micheal Park) qui a eu la brillantissime idée de compiler 218 titres, soit 12 heures de musique, issus de la filmographie de Wes Anderson. De Bottle Rocket à L’île aux chiens, c’est par ici !
Wes Anderson, c’est aussi (notamment !)
- Rushmore – 1998
- A bord du Darjeeling Limited – En compétition pour Lion d’Or la Mostra de Venise 2007
- Fantastic Mr. Fox – Cristal du long métrage + Prix du public au Festival International du Film d’Animation d’Annecy 2010
- Moonrise Kingom – Meilleur scénario original au Phoenix Film Critics Society Awards 2012 / En compétition pour la Palme d’Or Cannes 2012
- L’île aux chiens – Ours d’argent du meilleur réalisateur à la Berlinale 2018
- The Grand Budapest Hotel – Grand Prix du Jury à la Berlinale 2014 / Meilleur scénario original aux British Academy Film Awards 2015

