Et si on lisait… le New York 70’s d’une icône Punk Rock ? (Patti Smith)

Vous n’avez pas encore lu Just Kids de Patti Smith ? Cette critique littéraire est faite pour vous ! Et pour les familiers de ce récit, n’hésitez pas à partager votre ressenti avec nous en ajoutant un commentaire à la fin de cet article !

Couverture Livre Just Kids de Patti Smith

Que nous dit la 4e de couv’ de Just Kids ?

Just Kids commence comme une histoire d’amour et finit comme une élégie, brossant un inoubliable instantané du New York des années 1960-1970. Avec pudeur et émotion, Patti Smith retrace l’ascension de deux gamins inséparables qui insufflèrent à leur vie la même énergie qu’à leur art.

Pourquoi Just Kids de Patti Smith vaut le détour ?

Patti Smith, un nom qui résonne haut et fort dans l’univers rock, aussi haut et fort que lorsqu’on beugle le refrain de Because the night dans notre cuisine tout en portant l’eau des pâtes à ébullition pour le dîner des petits. Mais voilà, Patti Smith ne fait pas que chanter dans la vie. Depuis toujours, elle écrit – de la poésie et des romans – et, cuisson des pâtes terminées, le temps était venu de se plonger dans l’un de ses bouquins.

Just Kids, ça parle de quoi ?

Photo de P. Smith par Robert Mapplethorpe
Patti Smith par Robert Mapplethorpe

Dans ce récit autobiographique, Patti Smith nous embarque dans le New York de la fin des années 60 puis des 70’s où, à l’âge d’à peine 20 ans, elle décide de s’installer sans un sous en poche et sans projet déterminé mais guidée par une inaltérable soif de liberté et un élan artistique qui ne demande qu’à éclore. 

Just Kids, c’est la rencontre entre Patti Smith et Robert Mapplethorpe, deux anticonformistes entièrement dédiés à leurs quêtes artistiques. A la fois mentors et muses respectifs, amoureux et amis, ce récit retranscrit avec finesse et sensibilité le lien exclusif et complexe qui unit les deux artistes. D’abord simples spectateurs d’un New York en pleine effervescence artistique, Patti et Robert en deviennent peu à peu des acteurs à part entière, chacun prenant son envol dans des domaines différents – elle, dans la poésie et la musique, lui, dans la photographie. Entre moments de doute, instants de foi, travail acharné et hasard des rencontres, le lecteur assiste à la construction de deux mythes

Photo de Patti Smith & Robert Mapplethorpe à Coney Island
Patti Smith & Robert Mapplethorpe
à Coney Island

Just Kids, c’est aussi le témoignage unique d’une époque. Dans un contexte politique et social tourmenté (entre une Guerre du Vietnam qui peine à se terminer, des émeutes raciales à répétition et les assassinats de Martin Luther King et Robert Kennedy), la jeunesse New Yorkaise s’affranchit du conservatisme des générations passées pour laisser émerger un mouvement rock contestataire puis la révolution punk. Que ce soit la musique, la mode, la poésie, la photographie, tous les univers artistiques sont en mutation. C’est au cœur du quartier de Chelsea, qu’au fil des pages, le lecteur voit se succéder les gloires d’une époque devenue culte : Andy Warhol, Janis Joplin, Jim Morrison, Bob Dylan et tant d’autres artistes qui gravitent autour du mythique Chelsea Hotel, l’âme artistique de la ville.

Just Kids, en bref :

Pas besoin d’être un amateur de punk rock pour tomber sous le charme de Patti Smith, qui réveille dans ce récit ses souvenirs de jeunesse avec délicatesse et sensibilité, rendant un vibrant hommage à son premier amour et ami pour toujours tout en faisant revivre une époque avec une vibration saisissante. A lire absolument !

De courts extraits de Just Kids pour se faire une idée

C’était l’été de la mort de Coltrane. L’été de « Crystal Ship ». Les enfants fleurs levaient leurs bras vides et la Chine faisait exploser la bombe H. A Monterey, Jimi Hendrix mettait le feu à sa guitare. « Ode to Billie Joe » passait en boucle sur les grandes ondes. Des émeutes éclataient à Newark, Milwaukee et Detroit. C’était l’été d’Elvira Madrigan, l’été de l’amour. Et dans cette atmosphère instable, inhospitalière, le hasard d’une rencontre a changé le cours de ma vie. C’est l’été où j’ai rencontré Robert Mapplethorpe.

En temps normal, nous n’avions assez d’argent que pour nous payer un hot-dog et un Coca. Il mangeait la plus grande partie de la saucisse, et moi la plus grande partie de la choucroute. Mais ce jour-là nous avions assez pour deux de chaque. Nous avons traversé la plage pour aller dire bonjour à l’océan, et je lui ai chanté la chanson « Coney Island Baby » des Excellents. Il a écrit nos noms dans le sable. Ce jour-là, nous étions simplement nous-mêmes, sans l’ombre d’un souci. Nous avons eu de la chance que cet instant soit immortalisé par un appareil photo rustique. C’était notre premier vrai portrait new-yorkais. Qui nous étions. Quelques semaines seulement auparavant, nous étions au fond du trou, mais notre étoile bleue, comme disait Robert, se levait. Nous avons repris le métro pour le long trajet de retour, nous sommes rentrés dans notre petite chambre et nous avons dégagé le lit, heureux d’être ensemble.

Comme quoi, on peut être la future icône du Punk Rock et chantonner le Doo Wop de The Excellents au bord de la mer pour son amoureux ! On écoute le titre !

Envie d’en savoir plus sur Just Kids et Patti Smith ?

Itsy-bitsy-teenie-weenie-biographie

Photo de Patti Smith

Patti Smith, née en 1946 à Chicago, est une artiste américaine aux multiples casquettes : auteur-compositeur-interprète punk rock, poète, écrivain, artiste-peintre, photographe et militante pacifiste, rien que ça ! Elle débute sa carrière en écrivant de la poésie qu’elle récite en première partie de concerts et s’essaie à la critique musicale (notamment dans le magazine Rolling Stone) avant de constituer en 1974 le Patti Smith Group avec lequel elle sort son premier album Horses en 75. Artiste au style singulier mêlant rock, poésie et militantisme, elle devient rapidement une icone punk rock. Elle connaît son premier et unique grand succès commercial en 1978 avec la chanson Because the night, titre dont Bruce Springsteen avait démarré l’écriture avant de le mettre de côté puis de le céder à Patti Smith qui en finira l’écriture. En parallèle de sa carrière de musicienne, Patti Smith a publié de nombreux recueils de poésie et plusieurs romans et promeut l’art sous toutes ses formes au travers d’expositions photographiques ou de peinture, de concerts, de lectures dans le monde entier.

On regarde et on écoute Patti Smith

Arte diffusait il y a quelques temps un excellent documentaire : Patti Smith, la poésie du punk, dressant le portrait d’une « introvertie branchée sur du 220 volts« , « une femme libre qui a créé sa vie comme elle l’a rêvée » – on ne pouvait pas mieux résumer ! En voici un court extrait.

Et pour approfondir sur nos deux icônes punk, on passe 50 minutes en compagnie de Patti Smith, invitée du Grand Palais dans le cadre d’une exposition en hommage à Robert Mapplethorpe.

Patti Smith, c’est aussi (notamment !)

  • La mer de corail – 1996
  • Glaneurs de rêves – 2014
  • M Train – 2016
  • Dévotion – 2018
  • L’année du singe – 2020
Couvertures Livres Patti Smith, Auteure Britannique - Editions folio
Couverture Livre Just Kids de Patti Smith
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